A l'ombre des arbres

Mîrarya - Post 1

Cela faisait bien trois jours -peut-être quatre- que Mîrarya déambulait au hasard dans la forêt. Elle se dirigeait malgré elle vers le nord-ouest, descendant une pente douce et longeant un ruisseau. La malheureuse ne mangeait pas, elle s’assoupissait de temps à autres aux pieds des arbres immenses. Ils se dressaient de toute leur cime en projetant leurs ombres puissantes sur le sol recouvert de mousse, et cachaient à ses yeux rougis la claire lumière du soleil. Là, recroquevillée entre deux racines, elle pleurait beaucoup sous le coup de toutes ses pensées douloureuses et malsaines qui la faisait plonger chaque fois plus profondément sous l’emprise maléfique. Le fantôme du Nazgûl hantait toujours son esprit tout comme celui de Danduil, son défunt maître. Sans même s’en rendre compte elle passa devant des centaines d’yeux mauvais qui l’observaient depuis les arbres. Les araignées ne bougeaient cependant pas de leur toile pour l’attaquer comme elle le faisaient souvent avec les fous ayant l’inconscience de passer par leur forêt.

Quand elle arriva à la lisière, le soleil l’éblouit soudainement. Elle avait passé beaucoup de temps soit à l’ombre des arbres, soit au fond des cachots de Dol Guldur et ses yeux n’étaient plus habitués à la lumière vive. Les rayons chauds revigorèrent son corps et elle se trouva alors apte pour accomplir les ordres qu’on lui avait donné. Elle sécha ses larmes d’un revers de manche, et fit tomber son capuchon sur ses épaules. La jeune femme était décidée. Elle n'avait plus de larmes à déverser, ses pensées étaient maintenant claires et nettes. Elle obéïrait au Maître de Dol Guldur et obtiendrait sa récompense !

Alors que la Douce allait partir sur la grande route devant elle, une voix l’appela de derrière.

«　Mîrarya !　» Cria la voix fluette.

Elle se retourna vivement et vit bondir sur son épaule Courte-Patte, qui sortaient à toute allure du feuillage d’un arbre. Le petit singe tenait entre ses pattes une pomme bien rouge qu‘il fit tomber accidentellement dans la main de Mîrarya en se réceptionnant. Nul comme lui ne savait où trouver les meilleurs fruits de Mirkwood ; ou du moins qui ne fussent pas encore empoisonnés par l’influence néfaste de Dol Guldur.

«　Eh c’est toi ! S’exclama Mîrarya, laissant s’échapper un bref sourire. Cela me réjouit le cœur de te revoir. Et je te remercie pour la pomme car nous avons une longue route et je n’ai rien mangé de digne de ce nom depuis des jours ! (Courte-Patte laissa tomber sa tête dans ses paumes ouvertes)

Où nous allons ? Dit-elle sentant l’interrogation du singe. Nous allons par delà les montagnes car j’ai des choses à y faire ; cependant je ne veux pas t’en parler tout de suite. J’ai fait un serrement qu’il va me falloir honorer à présent.　»

Puis elle se mit à marcher d‘un pieds souple, croquant dans sa pomme et parlant à Courte-Patte, ce dernier réjouit d’être à nouveau perché sur ses épaules.

[HJ: Si quelqu'un veux rejoindre, il peux, qui qu'il soit ]

Dès que la jeune femme passa l'orée de la forêt, pour se retrouver en plein soleil de midi, elle fut repérée par l'oeil et l'oreille attentifs à tout détail du Dùnadan. En effet, ce n'était non moins qu'un Rôdeur du Nord, que sa mission avait amené si loin des terres d'Eriador où vivait son peuple, dont la jeune femme au service de Dol Guldur allait croiser. Bien des mois et des saisons étaient passées depuis qu'Aragorn avait quitté le bourg de Bree, et son pays où le peuple des Dùnedain s'était dispersé depuis la mort d'Arador, et tant de temps depuis la dernière fois où il avait discuté avec Halbarad, son cousin et son aîné de quelques années. Ce jour là, Aragorn s’était investi d’une mission périlleuse, à laquelle le Pèlerin Gris lui-même avait échoué. Elle consistait à ramener Gollum des profondeurs de la Terre du Milieu, la sombre créature qui avait conservé l’Anneau Unique dans les racines noires des Monts Brumeux et de l’interroger. Sa trace avait depuis longtemps disparu, et il n’était guère aisé de le retrouver à travers le Pays Sauvage. Chaque jour, le Dùnadan espérait le trouver avant l’Ennemi lui-même.
En fin de compte, Aragorn l’avait bien trouvé, mais après Sauron. Gollum, après avoir arpenté l’Emyn Muil et le Rhôvanion avait échu en Ithilien, et s’était approché des Ephel Dùath, où il avait été captué par les sbires de l’Ennemi. Car en effet, le Pays Noir attire toutes les choses mauvaises à la volonté de Sauron, qui dépasse l’entendement des Hommes. Un grand mal s’était donc issu du choix de Mithrandir d’abandonner la trace de la créature. La tâche avait donc échu à Aragorn, le plus grand Rôdeur qui ait jamais foulé les forêts de la Terre du Milieu en notre âge. C’était pourtant au prix de rudes maux que le Dùnadan l’avait ramené jusque dans le Nord, aux Elfes de la Forêt Noire où il était aujourd’hui retenu captif.
Au sortir des bois de Thranduil, depuis la Men-I-Naugrim, Aragron se dirigeait donc vers la Lorien, et un long et périlleux voyage l’attendait pour arriver finalement aux abords du Bois de la Dame Galadriel. On le nommait dwimordene en langue rohirrique, sinistre nom qui signifiait ‘’Val de l’Illusion’’. En ce pays, il avait pourtant bien trouvé l’illusion d’un monde magnifique, où il eut pu vivre heureux et libre s’il avait hérité d’un autre destin que le sien. Aragorn, Valeur Royale, était donc bien destiné à régner sur le monde des Hommes, et ce quelque choix qu’il ait à faire.

‘’- Halte là !’’

La voix venait de la vallée qui s’étendait à la lisière du bois, et la jeune femme sembla tout à coup sur ses gardes. Lentement, doucement, il la contourna, et elle sentit la pointe d’une épée lui effleurer doucement le milieu du dos.

‘’- Les voyageurs sont bien rares en ce pays, et ils ne viennent pas souvent des profondeurs du Vert-Bois depuis un lieu si reculé. Qui êtes-vous si vous n’êtes pas de race Elfe, car vous n’avez guère l’allure et la stature des Forestiers, jeune femme.’’

Mîrarya - Post 2

Un frisson escalada jusqu’à ses épaules lorsque la lame du Dùnedain effleura le dos de Mîrarya. Elle s’arrêta de marcher et n’osa plus bouger. Courte-Patte, quant à lui, fit volte-face et montra ses crocs à Aragorn ; bien qu’en réalité, ses yeux montraient plus la crainte que l’agressivité.

« Je me nomme Mîrarya et j’arpente ce pays depuis que je suis une enfant, répondit la jeune femme aux questions du rôdeur. Quant à celui qui souhaite m’interdire d’aller où bon il me semble, même en des endroits périlleux, il lui faudra faire preuve d’une persuasion extraordinaire, car j’ai vécu sur ses terres toute ma vie. Je voyageaient encore il y a peu avec Danduil, mon maître, grand rôdeur du Nord, et gardien de l’Eriador. Et c‘est précisément en Eriador que je me rend. »

En réalité, Mîrarya mentait. Elle ne se rendait nullement en Eriador -du moins ce n’était pas sa destination première - mais la vérité ne pouvait être révélée. Sa mission devait restée secrète.

Coute-Patte bondit sur le sol et s'écarta un peu de Mîrarya et d'Aragorn la menaçant toujours de sa longue épée. Il durcit son regard, frappant le sol de sa patte et laissant un peu plus ressortir ses dents pointues. Arrivant à peine à la cheville d'Aragorn, la menace du petit singe était dérisoire.

« A présent que vous êtes rassuré, peut-être pourriez-vous abaisser votre arme et décliner votre propre identité. A moins bien sûr que vous ne soyez effrayé par une frêle et jeune femme sans autre arme qu'un arc dédié à la chasse ; et sans autre protecteur qu'un animal inoffensif. »

[Arf pô super long, le post :-( ]

La situation était bien insolite, car si la jeune femme s'était immédiatement raidie au contact de la pointe de la lame, c'était bien l'animal qui l'accompagnait, une petite créature qui usait de ses pattes avants et arrières pour marcher, et dont les mains et les pieds ressemblaient à ceux des Hommes qui se montrait agressif. Les hommes du Carrock les appelaient singes, et les Elfes mîwdir, "petits hommes".
Quant à la jeune femme, elle affirma parcourir ce pays depuis son enfance, et connaître un Dùnadan du Nord, du nom de Danduil. Aragorn le connaissait, car il faisait partie de sa maisonnée, et il était parent d'Arador. Depuis qu'il avait passé les Monts Brumeux, il y a de nombreuses années de cela, nul n'avait plus eu de nouvelles de lui en Eriador. On le tenait pour mort, ou captif, mais personne ne savait où il était.
Le Dùnadan abaissa sa lame, recula d'un ou deux pas. La pointe de son épée vint doucement se poser sur le sol recouvert de mousses.

"- Je suis Grands-Pas, tels que les gens d'Eriador me nomment. Je connais celui qui fut votre maître, car Danduil fut mon compagnon lors de maints périls, et l'un de ceux qui me guida à travers mon apprentissage. Si vous dîtes vrai, savez-vous le sort qui lui a été destiné, ou s'il est toujours en vie? Selon vos dires, il vous a quitté il y a peu, et mon coeur peut s'en réjouir.
Nul ne l'a vu au pays d'Eriador depuis qu'il a quitté le val de Fondcombe il y a vingt-huit ans de cela, et nombreux sont ceux qui l'ont tenu pour mort, ou disparu. Il avait échu d'une quête périlleuse, qui l'amena à traverser le Bois Noir pour se rendre en Esgaroth."

L'Anneau de Barahir qu'il portait à son doigt glissa dans la poche de son surcôt, car quand bien même la nature et l'existence de cet objet n'était connu que de très peu, il ne voulait point dévoiler son identité, surtout, si proche, tellement proche de la forteresse de Dol Guldur. C'était pour cette même raison qu'il n'usait que du nom de Grands-Pas.

Mîrarya - Post 3

Lorsque Grands-Pas eut abaissé son épée, Mîrarya put se retourner et se déraidir. Courte-Patte, lui, continua de regarder l’individu d’un air menaçant, en rentrant toutefois ses crocs et en se mettant sur ses deux pattes arrières dans une position plus détendue.

La jeune femme dévisagea un instant le rôdeur. Elle ne se souvenait pas l’avoir déjà croisé où que ce soit mais il prétendait avoir connut son maître par le passé. S’il disait vrai, elle pouvait avoir en une certaine mesure confiance en lui.

« Danduil a quitté notre monde il y a quelques mois seulement ; et si vous le voulez, je puis vous en exprimer les causes dramatiques, car j’étais moi-même présente en ce jour maudit. D’autre part je suis ravie et honorée de rencontrer l’un de ses compagnons, car sachez qu’il fut pour moi comme un père. Je suis la raison pour laquelle vous n’avez guère eu de nouvelle de lui pendant si longtemps et que vous le pensiez mort.

C’était le soir quand c’est arrivé, mais à l’ombre de la forêt, il faisait nuit noire. Nos chemins nous menaient en ce lieu aujourd’hui sinistre mais il n’y a pas si longtemps beau et agréable. Danduil ne voulait pas que nous ne nous arrêtions pour dormir car il pressentait un danger imminent et mortel. Et mon maître ne se trompait malheureusement jamais. Plusieurs flèches fendirent soudainement l’air et certaines l’atteignirent au corps. Des Orques en grand nombre sortirent alors des fourrés de toute part. Danduil se battit longuement avant de succomber, et c’est lui qui me permit de fuir. Depuis je suis seule. Je regrette de ne pas avoir put offrir a sa dépouille une sépulture digne de lui, ni de l’avoir protégée du ravage des Orques. »

A ces mots, Mîrarya afficha une mine triste, elle abaissa la tête. Il sembla à Grands-Pas, que le petit singe en fit de même. Comme elle avait fait mille fois le tour de cette pensée, la jeune femme, se redressa bien vite et se ressaisit. Elle appela Courte-Patte qui vint grimper le long de son bras pour se percher de nouveau sur son épaule.

Ainsi, selon les dires de la jeune femme, son défunt ami, Danduil de Rhudaur, fier Capitaine des Marches Nordiques des Landes d'Etten et qui avait par maintenant combattu l'ennemi sous les ordres d'Arador, grand-père lui-même de l'homme qu'était Grands-Pas aujourd'hui, était mort de la main haineuse des Orques. Son corps avait dû être bafoué, traîné sur des lieux et puis enfin abandonné aux charognards, ou pis. Nombreux étaient les Orques qui se repaissaient du corps de leurs victimes, parfois encore vivante, quand la fin leur taraudait leur panse grasse et qu'il n'avait guère de quoi s'offrir un repas convenable, ou en tous cas plus à leur goût.
Le Dùnadan ressentit une profonde blessure en son fort intérieur, mêlée de colère, de profonde tristesse et de mélancolie.

"- J'ose espérer que la mort s'abattra comme l'averse sur les viles démons qui ont assassiné votre maître, et qu'elle ne cessera de les pourchasser et de les honnir. J'ose espérer que pour sa mort, mille parmi eux paieront le prix de son sang.
J'ai la consolation qu'il est mort avec honneur, même s'il n'a eu que pour seuls témoins vous-même et les arbres des profondeurs des Bois."

Un silence s'installa, paraissant interminable aux yeux de chacun, au cours duquel on eut l'impression d'entendre chanter une plainte de quelque oiseau qui vécut à Nùmenor dans les temps anciens, au timbre clair qui transcende l'âme et le coeur. Ce fut le Dùnadan qui le rompit, rangeant son épée au fourreau d'un geste leste.

"- Vous vous rendez au-delà des Monts de Brume, au pays d'Eriador, et c'est aussi ma route. Mais avant, je compte m'arrêter au Bois de Lothlorien, pour continuer mon chemin jusqu'au Royaume de la Marche où vivent les Cavaliers du Roi du Château d'Or. Nos routes peuvent se mêler pour un temps, à moins que vous ne vouliez rejoindre le Cirith-Forn-en-Andrath et passer en Eriador par Imladris. Je prendrais pour ma part la route de la Trouée du Rohan."

Mîrarya - Post 4

« Je dois avouer avoir quelques réticences à passer par les Hauts cols car ceci grouillent d’Orques, et en ces temps plus que jamais. Cependant la route qui passe par la Lorien, en plus d’être un détour considérable, me parait tout aussi périlleuse. Il y a maintes rumeurs qui courent sur cette forêt, demeure de grands Elfes, comme vous ne devez pas l‘ignorer, je présume. »

Mîrarya marqua un temps, se remémorant les Ordr

es qu’ont lui avait confié. Elle devait précisément suivre le chemin de Grands-Pas, au moins jusqu’au niveau de la Lothlorien.

« Quoi qu‘il en soit, vous semblez sûr de vous quant à cette voie, et mon cœur m’invite à avoir confiance. Voyager avec la personne habile et honorable que vous semblez être me rassurerait en plus de me combler de bonheur ; et m’en aller seule par

Cirith-Forn-en-Andrath n’est pas un choix raisonnable. C’est pourquoi j’accepte votre proposition, Grands-Pas. »

Mîrarya avait appris à évaluer les gens et leur tempérament très rapidement. Grands-Pas était en plus un ami - voir un parent comme elle le soupçonnait - de Danduil. C'est pourquoi elle accepta aussi vite de le suivre.

Puis les deux commencèrent à marcher en direction du Sud. Le Soleil était haut dans le ciel, et le vent soufflait fort. A l’ouest, se trouvait l’Anduin qu’il leur faudrait franchir tôt ou tard ; et à l’est la Forêt Noire dont ils voyaient encore les arbres immenses se dresser . En Grands-Pas, Mîrarya reconnut Danduil l'espace d'un bref instant, lui lançant un regard discert tandis qu'ils avançaient côte-à-côte. Ils avaient la même morphologie, des traits de visage en commun et surtout la même façon de marcher et de se mouvoir, vifs et légers mais ferme et sûr d'eux. Bien qu'il ne maintint pas une cadence de marche trop importante au début pour ne pas épuiser la jeune femme qu'il voyait frêle et délicate, le rôdeur se rendit vite compte que Mîrarya avait largement les ressources pour le suivre et leurs foulés s‘intensifièrent bientôt. Courte-Patte descendait parfois de son perchoir pour s‘en aller grimper à des arbres solitaires et rapporter des fruits. Mîrarya mangea beaucoup sur la route pendant la première journée de voyage en compagnie de Grands-Pas, car cela faisait beaucoup de jours que son estomac était vide. Il fallait que son corps se remette des dernières épreuves qu’elle avait vécu et pour cela la consommation des fruits de la région était le meilleur remède.

‘’- Réveillez-vous, ma Dame ! La Soleil passe au dessus des arbres, et nous avons une longue route à traverser. Quittons ces bois, ils ne me plaisent point.’’

Mîrarya - Post 5

[HJ: La carte des voyages ne s'affiche plus]

‘’- Voyez, gente dame, les Champs-aux-Iris, là où Isildur tomba il y a longtemps, le dernier parmi la lignée de Valandil d’Andunié qui ait vu Nùmenor-la-Grande. Jamais le fils d’Elendal ne revit son épouse aux bois d’Imladris, et jamais plus un homme de telle valeur ne devait fouler le sol de la Terre du Milieu.’’

‘’Ne nous attardons pas ici’

‘’Alors, malgré que vous m’ayez raconté votre vie aux côtés de notre défunt ami, vous ne m’avez rien dit au sujet de votre enfance. Comment avez-vous échu sous l’aile de Danduil, et quels sombres desseins ont amené une petite fille à se retrouver seule, perdue dans l’immensité du monde ?’’

Mîrarya - Post 6

Un petit feu de braise sans flamme et un lit végétal au milieu des herbes hautes encore parsemées de quelques iris épars, constituaient leur modeste campement. Les immenses champs jaunes et bleus s’étendaient non loin d’eux encore beaux dans la nuit tombante, caressés des tout derniers rayons rougeâtres du Soleil. Un ruisseau coulait dans les environs et un parfum doux et vivifiant flottait dans l’air qui rafraichissait le corps fatigué de Mîrarya et apaisait son esprit.

Il mangèrent suffisamment en viande et en fruits puis Grands-Pas lança la conversation sur l’enfance de la fille aux yeux Emeraudes.

Cette dernière se trouva fort gênée car elle n’avait aucune idée de qui étaient ses parents ou d’où elle venait. Il faut dire qu’elle n’avait jamais vraiment songé à retrouver ses racines, n’en ressentant ni l’envie ni la nécessité.

Elle se laissa donc tomber sur le dos pour observer le ciel étoilé. Pas un seul nuage cette nuit là n’obstruait la voute céleste, tandis que le Soleil avait à présent entièrement disparu à l’horizon lointain.

« Je suis Mîrarya, l’enfant perdue aux yeux émeraudes qui est née une matinée de printemps dans les jeunes fleurs de Vertbois-le-Grand, alors que l’Ombre n’avait pas encore recouvert chaque plante et chaque chose qui vie en ce lieu magique. J’ignore mes origines et la première chose dont je me souvient est ma rencontre avec Danduil qui me prit sous sa protection et me soumit à son apprentissage dés lors.

A présent je me rend en Eriador où la vie est moins difficile et où sont les Dùnedains. En réalité je ne sais pas vraiment ce que je vais y trouver, je n’ai plus ni objectif ni envie. J’espère peut-être trouver un sens à toutes ces choses… . »

« - Je suis Mîrarya, avait-elle dit, l’enfant perdue aux yeux émeraudes qui est née une matinée de printemps dans les jeunes fleurs de Vertbois-le-Grand, alors que l’Ombre n’avait pas encore recouvert chaque plante et chaque chose qui vie en ce lieu magique. J’ignore mes origines et la première chose dont je me souvient est ma rencontre avec Danduil qui me prit sous sa protection et me soumit à son apprentissage dés lors.
A présent je me rend en Eriador où la vie est moins difficile et où sont les Dùnedains. En réalité je ne sais pas vraiment ce que je vais y trouver, je n’ai plus ni objectif ni envie. J’espère peut-être trouver un sens à toutes ces choses… . »

"- C'est une histoire bien étrange, jeune femme, qui vous a conduit dans cette hostile partie du monde. Si je me souviens de mon enfance, j'ai du mal à me rappeler de mon père, que la mort a emporté, ce qui est souvent le cas chez les gens de notre race en ces temps de troubles. C'était bien avant qu'il ne me voit capable de courir, et assez grand pour dépasser la hauteur de ses genoux. Or, l'absence d'un père forge la détermination de l'enfant, mais laisse une part de fragilité en lui même. Cela peut-être une mauvaise chose, ou une force. Qu'en est-il d'une jeune enfant qui n'a nul souvenir de ses parents? Je ne pourrais le dire.

‘’- Connaissez-vous l'histoire des Anciens Âges, des Jours Anciens? On l'enseigne en partie, dans la tradition des Dùnedain, mais il y en a bien pour ne pas se souvenir uniquement des lais de Beren et Lùthien, ou de l'histoire des Enfants de Hurïn.’’